mardi 10 juillet 2012

Chapitre III

Un verre d’eau glacée, reçu en pleine gueule, m’aide à reprendre mes esprits. Mes mains sont solidement attachées par un câble, lui-même relié à une poulie fixée au plafond. Mes bras retiennent douloureusement tout le poids de mon corps. Je peine à soulager la traction exercée sur mes poignets en me dressant sur la pointe des pieds. Il me fixe de ses petits yeux porcins et sombres. Il sourit, il semble assez fier de la tournure que prend le rendez-vous.

-Alors, mademoiselle, si nous faisions plus ample connaissance ?

Une boule de latex rouge, retenue par une sangle de cuir m’empêche de répondre. Il sourit à nouveau. Connard. Monsieur le Gros Connard.
La pièce où nous sommes est entièrement capitonnée, pratique pour étouffer les cris, surtout les miens. Une table en inox occupe un long pan de mur. Je remarque tout un tas d’instruments chirurgicaux, des fouets de différentes sortes, une gégène, des pinces d’électricien. Tout ca pour moi ? Je suis drôlement gâtée.

- Je commence donc, puisque vous choisissez de garder le silence, ricane-t-il. Je m’appelle Mickael Bloomstein, mais je pense que vous le savez déjà. Vous savez également que je suis riche, extrêmement riche, ce qui, disons-le, m’aide à assouvir certaines passions. Chacun ses hobbies n’est-ce pas ? Et enfin, si vous lisez les journaux, ce dont je doute, les putes de votre genre ne sont que très rarement curieuses des affaires économiques, vous savez peut-être que je suis très en colère. Et cette colère, les petites catins comme toi, m’aident à l’apaiser.

Il s’approche de moi, lentement, comme un gros chat jouant avec un rat. Il sort de sa poche une paire de ciseaux, qu’il passe et repasse contre ma joue, puis sur mon cou. Il descend un peu, glisse la pointe entre mes seins, fait jouer la lame sur mes tétons. Il passe une main sous mon débardeur, puis d’un mouvement bref et assuré, cisaille le tissus jusqu’au col. Il admire mon buste, semble le trouver à son goût. Il baisse la tête et suçote mes mamelons couleur framboise. Il prend son temps. Il me dégoute. Il se glisse sous mon short, et me doigte vigoureusement.

- Ca ne te plait pas ? Ne t’inquiète pas, tu mouilleras plus tard, quand ca deviendra sérieux.

Il finit de me déshabiller, retire mon short et mon string, qu’il fait glisser à l’autre bout de la pièce, d’un mouvement du pied. Il sourit à nouveau, et me décoche brutalement un coup de poing dans le ventre, suivi d’une gifle portée du revers de la main. Ma lèvre s’ouvre au moment de l’impact, j’ai le souffle coupé. Un long filet de salive rouge s’écoule sur le sol.

- Et maintenant, tu mouilles, hum ? Laisse-moi vérifier.

Il introduit un doigt entre les replis de ma chatte. Puis deux.

- Et non, tu ne mouilles pas, ce n’est pas utile de toute façon, j’aime quand c’est difficile d’accès.

Mes yeux sont plongés dans les siens, je soutiens son regard de toutes mes forces ; ne pas lui montrer ne serait-ce qu’un soupçon de faiblesse. Pourtant j’ai peur. La situation m’échappe complément. Je ne suis pas ici en mission, mais en expédition punitive, dictée par ma seule colère. Voilà pourquoi j’ai si mal préparé tout ça, comme une conne d’amatrice.

Il tourne autour de moi, l’aigle jauge sa proie, prêt à fondre sur elle. Il palpe mes fesses.

- C’est bien rebondi tout ça dis donc. T’es pas très jolie, mais foutrement bien faite. Tu me fais penser à cette grosse chienne de Sasha Grey, quelques tatouages en plus. Et les cheveux en moins, rigole-t-il, balançant ma perruque au sol. Bonjour lieutenant Ripley !

Il a raison, pour Sasha Grey et pour Sigourney Weaver. Je m’en suis déjà fait la remarque.

Il détaille mes différentes améliorations corporelles. Une rose sur chaque sein. Un papillon sur le pubis, souligné de l’inscription Insert Coin, posé sur un enchevêtrement de roses qui fait le tour de ma taille à la manière d’un string, avant de rejoindre le second papillon niché au creux de mes reins. Deux petits nœuds roses sur la face antérieure des mes cuisses, tout en haut, d’où partent des lisérés imitant des coutures de bas, jusqu’aux chevilles. Dans le dos, deux belles ailes d’anges, reliées par une croix d’antéchrist Celtique qui court le long de ma colonne vertébrale. Et pour finir, un dragon qui tournoie autour de mon nombril et dont la tête couvre mon ventre.

- Avant de trop t’abimer, je vais profiter un peu de tout ça si ça ne te dérange pas. Tu aimes la sodomie ? Ne réponds pas tout de suite …

Il sort sa queue de son peignoir, y déroule une capote, et m’attire contre lui d’une main ferme. Il me pénètre sans ménagement. Il entre entièrement son pieu entre mes fesses, je sens ses couilles qui battent contre moi. Flac flac flac. Il a l’air d’aimer ca, pas moi, mais je ne dis rien.

- Ça rente bien dis donc, on voit que tu as de la pratique. Pas vraiment une première main. Mais je m’en contenterai.

Il me pilonne sans ménagement, poussant des grognements aussi ridicules que bestiaux. Il en a une assez grosse, et surtout, elle est vraiment très large. Ça ne me fait pas peur. J’ai l’habitude de recevoir de tels calibres, genre rôti de porc bien ficelé. Je me cambre pour qu’il entre au plus profond, histoire de lui prouver que je garde le contrôle et qu’il ne m’impressionne pas.
Je râle un peu, et le gout du sang me donne la nausée. Je scrute la pièce, cherchant une échappatoire, élaborant un plan de sortie.

Je sens qu’il va venir. Il agrippe mes seins, dont il pince fermement les bouts, il les tord, les écrase entre ses petits doigts boudinés. Les larmes me montent, subitement. Il est sur le point de jouir. Il se dégage, retire le bout de latex, pose sa queue contre le bord de mon trou du cul resté bien ouvert par notre petite séance de gonzo. Il balance la purée en moi. Beuuuurk. Salaud. C’est dégueulasse. Si j’en réchappe et que j’apprends que tu m’as refilé une saloperie, je te cuisinerai les couilles façon rognons - moutarde à l’ancienne, et je te forcerai à les bouffer devant moi. Je sens son foutre qui coule le long de ma cuisse. Il joue avec, s’en imprègne les doigts, et les glisse dans mon minou.

- Comme ça, maintenant, t’es bien lubrifiée, devant et derrière !

Il gifle mes fesses de toutes ses forces, les mord, puis les regifle à nouveau. Il passe à mes seins, qu’il gifle et mord à leurs tours. Putain de psychopathe. Il rie, découvrant une rangée de dents jaunies et mal alignées. Je comprends pas qu’on puisse avoir autant d’argent et des dents aussi dégueulasses.

- Allez, passons aux choses sérieuses ! T’en dis quoi ?

Il se dirige vers l’établi. Il semble hésiter. Scalpel ? Perceuse ? Non, ce sera la gégène. Il pose l’appareil à mes pieds, et branche les pinces aux prises latérales. Il passe une éponge humide sur le bout de mes seins, et dépose un baiser sur mon front. Il installe les pinces. Je le regarde, je ne détourne pas les yeux, je suis furieuse, contre lui et surtout contre moi. Il donne quelques petits coups de manivelle pour recharger les batteries, et balance la sauce. Mon corps se tend sous la violence du choc, mes dents déchirent la boule de latex, je hurle à pleine gorge. Je me suis pissée dessus. Il recommence encore et encore. Je perds à nouveau connaissance.

***
Quelques petites gifles me tirent de l’inconscience. Je suis toujours attachée dans la même position, mais il a retiré le carcan en latex qui entravait ma bouche.

- Hého ! La pute, on s'réveille. On a un coup de fil à passer. Il tapote quelques secondes sur son Iphone. On va appeler ton patron, j’ai quelques questions à lui poser.
- Mon patron ? dis-je. J’ai la bouche pâteuse mais j’arrive à être audible.
- Oui, Victor Zaccharian, ton mac. Si tu es vraiment celle que tu prétends être, il confirmera ton histoire sur Mia et nous reprendrons une séance normale. Tu as eu droit à une entrée en matière un peu hard-core, j’en conviens. Mais toute les nouvelles ont droit à la spéciale Bloomfield comme introduction. Si tu n’es pas la remplaçante de Mia, je te tue, et avant, tu gouteras à mes petits joujoux. J’ai vu que tu les regardais avec gourmandise. Et ensuite, je m’amuserai avec Mia.

Merde, je n’avais pas pensé à ça. Mia n’y est pour rien, si j’ai merdé, je refuse qu’elle trinque aussi. On décroche à l’autre bout du fil. C’est Zaccharian.

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