mardi 10 juillet 2012

Ressources Humaines - Partie I

La réunion est enfin terminée.

Journée de merde, semaine de merde, année de merde. C’est compliqué en ce moment pour les DRH, la crise a fait son œuvre, les rapports avec les salariés sont tendus.
Je suis fatigué et un peu désabusée, j’ai l’impression que je ne sers à rien.

J’enchaîne les week-ends de négociations avec les différentes directions du groupe. Que de fric foutu en l’air, quand je pense à tous ces gens qui restent sur le carreau.

A la maison c’est pas mieux. Je ne vois plus mon mari, mes enfants ne sont qu’un vague souvenir, et mon amant est aux abonnés absents.
Je lui ai envoyé des SMS toute la journée. «Organise moi un putain de week-end, vite !». Pas de news.

Du coup, je me suis organisé MON week-end. Je me suis concocté un planning sympa, Spa, Massage, resto entre copines. Faut que je me vide le corps et l'esprit de toutes ces mauvaises toxines accumulées depuis tous ces longs mois.

***

L’ascenseur arrive au quatrième sous-sol. Merde, l’éclairage en encore en panne. Faudra penser à faire un email à la maintenance. J’entends des pas autour de moi, je devine des formes.

Tchip-Tchip, l’alarme de l’Audi A5 déverrouille les portes et les phares s’allument. Encore une des merdes à soixante milles euro-boules qui ne me sert à rien, sinon flatter mon ego de working-girl.
Faut bien cramer le fric que je vole aux pauvres travailleurs.
Je suis devenue si cynique, moi la fille de mineurs, l’enfant de communards acharnés.
Les temps changent, faut survire.

Le puissant éclairage de mon bolide éclaire tout le niveau. Personne. Je suis rassurée. Le stress me fait divaguer. A force de voir des reportages sur des prises d’otages de PDG, de Directeur et de DRH, je cauchemarde toutes les nuits sur ce qui pourrait m’arriver un jour.

***

J’ouvre la porte de la berline et je m’installe au volant.

Comme tous les soirs, j’abaisse légèrement le dossier et recule le siège, je relève ma jupe au dessus de mon porte jarretelles, et déboutonne mon chemiser.

Je glisse une main dans mon string et commence à me masturber. Mes doigts passent sur mon clito, s’introduisent sans difficulté entre mes lèvres, je suis déjà trempée.
Le temps d’un orgasme, et je serai à la maison.

Je sors mes gros seins lourds hors de leur réceptacle de satin. Mes tétons pointent comme deux obus.

Je palpe mes mamelons de ma main libre, j’en pince fortement les bouts ; la douleur est transmise à mon cerveau comme un arc électrique. Je sens que ca vient, les tremblements commencent à parcourir ma colonne vertébrale.

J’ai posé mes jambes sur le tableau de bord, mon string cisaille mes mollets. Je peux maintenant introduire mon poing en entier dans ma chatte bien ouverte, bien lubrifiée par la cyprine qui s’écoule jusque sur mes grosses cuisses.

Je jouis, je halète ; mécaniquement je continu à me caresser la poitrine et les aréoles. Mes jambes, sans force, retombent sur le tapis de sol. Je ferme les yeux quelques secondes, je m’assoupis l’espace d’un instant.

La portière s’ouvre brusquement, je n’ai pas le temps de comprendre ce qu’il m’arrive que je suis déjà traînée sur le sol. Je hurle, mais une main se plaque contre ma bouche. Je reconnais l’odeur caractéristique du chloroforme.

J’entends des voix, des bruits de portières qui claquent, des pas, mais le puissant solvant m’empêche de réagir. Je sombre dans un état comateux.

***

« Hého, hého, vieille pute ! »

J’ouvre les yeux, où suis-je ? Pas dans mon lit apparemment, et sûrement pas chez moi non plus.

Je suis assise sur le sol, mes bras sont retenus au dessus de ma tête, ligotés à une corde métallique, elle-même reliée à une poulie fixée au plafond.

J’ai mal à la tête et la douleur se diffuse jusque dans le haut de mes épaules. Sûrement leur putain de chloroforme.

Un homme masqué se tient devant moi. Il porte un masque de cochon. Il est torse nu et est habillé simplement d’un pantalon en cuir noir, ou en latex, le faible éclairage ne me laisse pas deviner grand-chose. Il porte des chaussures qui me rappellent des chaussures de chantier, le genre de truc renforcé à bout métallique.

***

Le tout est surréaliste, je ressens la peur pour la première fois depuis longtemps.
Une peur primale, enfantine. Comme lorsqu'on se retrouve perdu dans les bois pour la première fois. Ou comme quand on se réveille la nuit, en sueur, persuadé que quelqu’un est dans la maison et que papa et maman sont sortis sans vous …

Mon cerveau se remet au travail péniblement et je fais le lien avec les événements qui se sont déroulés un peu plus tôt. En fait, je ne sais même pas combien de temps s’est écoulé depuis l’agression.

Je parcoure la pièce des yeux. Il n’y a rien. Ce n’est qu'un vague sous-sol, fermé par une lourde porte de métal.

L’homme est toujours là, immobile. Il penche sa tête, à droite, à gauche, agite ses doigts, comme s’il allait saisir un objet invisible.
Il passe son pouce tendu sous son cou, en me pointant de l'index.

Je suis terrorisée, je crois que je viens d’uriner ...

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