mardi 10 juillet 2012

Chapitre VIII

Je toque à la porte de la suite présidentielle. Un garde du corps me scrute dans l’entrebâillement et aprés un bref coup d’œil tente de me la claquer au nez. Trop tard, j'ai déjà mis un pied en opposition et je force le passage.

- Soirée privée la pouf, tu dégages fissa !
- C'est à moi que tu parles négro ?

Je sais que ça va l'énerver.

- T'as dit quoi là ?
- Je suis attendue, laisse moi passer avant que je te botte ton gros cul noir.

Il bout, je le vois dans ses yeux.

- Laissez entrer la demoiselle Victor, intervient Maitre Tillman, l'avocat de Bartoldi qui vient d'entrer.

- Elle est attendue, ajoute t'il.

J'entre dans le vestibule, somptueux, on est bien au Georges V. Une double porte de chêne massif me sépare du reste de la suite, là où doit se trouver mon hypothétique client.

- Je préviens M. Bartoldi de votre arrivée, patientez quelques instants je vous prie. Servez-vous donc un whisky, il y a un très bon Macallan, ou ce que vous voudrez, le bar est à vous, mais je parie sur un whisky, me lance Tillman dans un clin d’œil.

Il me sourit, et retourne dans la pièce principale.

Il me quitte quelques instant, et je devine au moment ou il change de lieu, qu'il y a du monde à côté, de l'agitation, de l'effervescence, des cartes qui s'abattent sur des tapis vert. La soirée poker a débutée.

Je me sers un grand verre de
Macallan au moment où on me retient par le bras.

Je me retourne et lève les yeux, c'est encore le gorille que j'ai mouché tout à l'heure qui revient à la charge. Deux autres molosses ont fait leur entrée.

- T'es rentrée, mais va falloir nous prouver que tu peux rester maintenant que la vieille branche s'est barrée.

Je l'envoie péter d'un "Va chier du con !"

Les trois gaillards m'entourent, menaçants.

- Elle m'a traité de négro les gars. Et elle a jouté qu'elle allait botté mon petit cul de black ! Vous le croyez-vous ?
- J'ai dit ton gros cul noir, bamboula, arrête la branlette, ca rend sourd.

Ils ont l'air furieux, et j'adore rendre les hommes furieux.

- Je ne suis pas raciste, les gars. Je taloche autant les blackos que les niakwés, les portos que les ritals. Mais si vous me cassez les couilles, j'vais vous faire regretter vos champs de cotons.
- Putain tu vas dérouiller ma connasse, et après tu nous bouffera la queue pour te faire pardonner.
- Tu crois que tu parles à ta sœur ou quoi Banania ?

Mon vieux copain de tout à l'heure se jette sur moi pendant que les deux autres tentent de me maintenir les bras. Mauvaise pioche les mecs.

Je jette le whisky au visage du premier gars, et fracasse le verre sur le crane du second. Numéro un et numéro deux, out.
Victor se hasarde à une clé cervicale. Telle une anguille je me laisse glisser au sol, tout en maintenant son poignet fermement entre mes mains.
Je me relève dans son dos, prend élan du pied sur le mur et m'élance au dessus lui au moment où il tente de se retourner.
Mon genou percute son nez de plein fouet, et en retombant je verrouille son poignet qui craque comme une vieille souche. Il s’effondre au sol. Numéro trois, out.
Numéro un a essuyé le whisky de son visage, il a retrouvé la vue.
Il se rue dans ma direction, et dans son élan, m'envoie un violent direct du droit. Je saisis son bras, et m'aidant de sa vitesse, le fait basculer par dessus moi.
Il se relève, mais je suis déjà au sol, et je lui assène un violent coup de poing sur la face antérieure du genou, qui cède sur le champ.

Numéro un est définitivement out.

Numéro deux est de retour, il se redresse. Putain, ils ont faim de mandales ces mecs.

Au moment où il arrive enfin à tenir sur ses jambes flageolantes, je suis déjà sur lui, et j'explose son nez du plat de la main dans bruit sourd.

Un, Deux et Trois, out ! Lilith, vainqueur par KO.

Je suis en train de siroter un Whisky, affalée sur le divan, lorsque Bartoldi et Tillman entrent dans la pièce.
Les trois hommes gisent sur le sol.

Je vois à leur regard circonspects qu'ils se demandent comment quarante cinq kilos de femelle ont pu mettre KO quatre cents kilos de barbaques stéroïdées et sur-entrainées.

Bartoldi sourit, Tillman fronce les sourcils.

- Je vois que le premier test est réussi, Mademoiselle Lilith, lance Bartoldi en me tendant la main. Enchanté de faire votre connaissance !

Je serre sa main, et souris à mon tour. Il ne se rappelle manifestement pas de moi. Comment pourrait-il m'associer à cette
banquière Luxembourgeoise qu'il a rencontré l'autre soir ...

2 commentaires:

  1. me voilà sur ton blog et je regrette pas!!

    Pierioda

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  2. merci beaucoup !
    Faut que je me remette à écrire ... l'été n'aide pas ;)

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